Dieu se venge-t-il ?
La question mérite d'être posée, car on peut trouver dans la Bible des textes qui en font écho, comme la première lecture de ce matin ( cf. http://www.aelf.org/lectures/index/date/1317506400 ) où Isaïe fait parler Dieu :
"Eh bien, je vais vous apprendre ce que je vais faire de ma vigne : enlever sa clôture pour qu'elle soit dévorée par les animaux, ouvrir une brèche dans son mur pour qu'elle soit piétinée. J'en ferai une pente désolée ; elle ne sera ni taillée ni sarclée, il y poussera des épines et des ronces ; j'interdirai aux nuages d'y faire tomber la pluie. "
Jésus reprend cette image de son peuple comme une vigne point par point. Au lieu de parler directement des fruits qui sont mauvais, il préfère parler des vignerons qui ne donnent pas le raisin au propriétaire. Mais c'est le même problème : nous ne faisons pas le bien qu'il attend de nous !
Ce qui est très intéressant, c'est que Jésus pose la question : "que va-t-il faire de ces vignerons ?", et ce sont les chefs des prêtres juifs qui répondent qu'ils méritent la mort.
Nous, nous envisageons la vengeance quand on nous donne le mal pour le bien. Et nous pouvons en être tellement convaincus que nous sommes capable d'imaginer comme Isaïe ou ces prêtres que Dieu fera pareil !
Et précisémment, la réponse de Jésus est différente. "la pierre rejetée parles bâtisseurs est devenue la pierre d'angle". Même si vous me tuez, vous serez rebâtis sur moi.
Le bon vin que nous n'avons pas sû offrir à Dieu, Jésus est venu le verser pour nous sur la Croix. Son sang est "le vin du Royaume éternel", comme nous le disons à la messe, depuis qu'il a choisi du vin pour en faire son sang dans cet admirable sacrement !
Dieu ne se venge pas de nos manques d'amour : il vendange l'amour de son Fils Unique offert pour nous !
Et il nous invite à nous offrir par lui, avec lui et en lui pour être réunis à lui comme des sarments à leur cep. Alors nous-même pourrons porter un fruit de vie : telle est la vengeance, la vendange du Seigneur de l'Univers !