‎"La liberté de blasphémer s'applique seulement pour ce qu'ils ne respectent pas". Si si, on parle de chez nous !

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"Permis d'outrager ?" dans l'Express / Mercredi 14 Décembre 2011

Alors que les intégristes catholiques et musulmans sèment le scandale, la philosophe Chantal Delsol renverse la polémique

: le droit de blasphémer est à géométrie variable et il est malhonnête de prétendre le contraire.

Voici Mahomet caricaturé. Voici le Christ horriblement ridiculisé. Les croyants auraient tort de s'en révolter. Il n'y a pas de

prêtres sans bouffons ; et la grandeur d'une croyance est de souffrir ses bouffons : cela signifie qu'elle n'a pas besoin du

monopole pour survivre. Au nom de la liberté d'expression, la parole même blasphématoire est, chez nous, toujours

possible, disent les médias pour justifier ces outrages par la possibilité de pouvoir tout outrager. 

Mais les choses sont beaucoup plus compliquées. Imaginons un dessinateur satirique qui s'amuserait à peindre un citoyen

se torchant le derrière avec la Déclaration des droits de l'homme ; à peindre des étrangers arrivant sur notre sol en crachant sur

nous par principe ; à peindre un couple homosexuel livré à la débauche et réclamant ouvertement d'adopter des enfants

pour les sodomiser ; ou encore, à peindre le camp d'Auschwitz sous des aspects burlesques et ridicules auxquels je n'ose pas

penser. Croit-on que tout cela pourrait s'exposer tranquillement au nom de la liberté de la presse ? Certainement pas. Tout

aussitôt, l'ensemble des médias feraient taire l'importun, comme cela est arrivé il y a quelque vingt ans pour Fun Radio,

qui, dans une outre-mesure adolescente, avait osé ricaner sur la Shoah. 

Notre société abrite, quoi qu'elle dise, du sacré inviolable. Une part de sacré qu'il est interdit d'outrager ; et des

bouffonneries qui mènent au procès. On nous répète que le blasphème doit toujours être possible dans une société libre.

Mais la loi contre l'homophobie est à elle seule une loi contre un blasphème ! Et nous en avons bien d'autres. Cependant,

nous interdisons certains blasphèmes, et non pas tous. Chacun sait bien, par exemple, que tout le monde peut brocarder à

son aise la famille bourgeoise de type Le Quesnoy, mais que personne ne peut se moquer de la famille monoparentale. On

peut salir les Deschiens, mais sûrement pas un immigré de base. 

On nous annonce qu'il faut défendre ces caricatures religieuses au nom de la liberté d'expression. Sonnez trompettes ! On

se moque de nous. Car la liberté d'expression ne vaut pas dans tous les cas. La question est donc de savoir pourquoi les

religions sont jetées en pâture à la liberté de ridiculiser, tandis que d'autres courants, idées, événements, sont sanctuarisés.

Car, avant de nous permettre de "tout" dire, on a soigneusement mis de côté un certain nombre de causes sacrées décrétées

interdites à notre jugement... On n'est pas plus faux derche. Soyons moins indulgents face aux mines moralistes de ces

bons apôtres. Ils énoncent des préceptes qu'eux-mêmes n'appliquent pas. La liberté de blasphémer s'applique seulement

pour ce qu'ils ne respectent pas, eux. Ils ne supporteraient pas en revanche qu'on outrage les objets de leur vénération. La

modernité n'a pas, quoi qu'on dise, institué la liberté d'expression. Elle a seulement déplacé les sanctuaires. 

Chantal Delsol

Isaïe est un drôle d'homme. il était prophète : c'est-à-dire qu'il se sentait comme envahit d'une Parole qui ne venait pas de lui, mais qu'il ne pouvait pas contenir... alors, il la prophétisait !

Cela s'est passé exactement entre les année 550 et 530 avant Jésus-Chrsit. Comment une telle précision est-elle possible ? Le sujet de ses "oracles" touche les vistoires de Cyrus, Roi de Perse, de la prise d'Astyage en 550 à sa mort en 530...

Et que crie Isaïe ?

"PREPAREZ LE CHEMIN DU SEIGNEUR !"

Préparez le chemin du Seigneur ! Quel cri d'audace et de confiance! 

un cri d'audace, car Isaïe croit donc que le Seigneur ("Seigneur" est mis pour "YHWH", nom imprononçable de Dieu lui-même, tel qu'il l'a révélé à Moïse...) va venir marcher sur nos chemins !

Cri encore plus éberluant quand nous comprenons que Dieu nous fait confiance pour préparer cette venue !

NON, ce cri ne pouvait pas sortir de l'imagination d'Isaïe. Il se serait tu devant toute la bêtise humaine ! Comment avoir l'idée d'une chose pareille ?

Mais voilà, 560 ans plus tard, une autre homme, Jean le Baptiste, le dernier des prophètes bibliques (né 6 mois avant Jésus - mort avant Jésus), le cousin de Jésus de Nazareth, paraît dans le désert. Et lui aussi, il se met à crier...

Et que crie-t-il ?

"PREPAREZ LE CHEMIN DU SEIGNEUR !"

Préparez le chemin du Seigneur ? Mais faites-le taire ! On a déjà entendu, c'est pas la peine !

Et pourtant, Jésus est venu. Rempli de l'Esprit Saint, il a marché parmi nous, et ceux qui l'ont cotoyé ont eu leur vie toute transformée. Après sa mort ignoble, ses disciples se sont mis à annoncer qu'ils l'avaient vu vivant, sauvé de la mort même... ils l'ont reconnu : "le Seigneur a marché avec nous !"

Et puis, Jésus est remonté au Ciel. L'Eglise garde vivante sa mémoire.

Alors, 1981 ans après (plus ou moins...), je ne prétends pas être prophète, mais une parole me brûle les lèvres, à moi aussi...

Et j'ai envie de CRIER :

"PREPAREZ LE CHEMIN DU SEIGNEUR !"

Préparez le chemin du Seigneur ! Mais qu'est-ce qui me prend ? Dans notre monde frelaté, violent et corrompu ? Dans une société qui ne veut plus entendre parler de ce vieux truc ?

Et pourtant, je ne peux pas me taire... Je le vois, je l'entends, il est là, si près de nous, chaque jour... IL VIENT ! IL VIENT !

Et je vois bien que seuls ceux qui auront préparé leur coeur par le silence et la prière pour lui faire une place dans leur vie pourront le recevoir...

Alors je crie, et je vous le redis encore, du plus profond de ma conscience, en ce temps de l'avent :

"PREPAREZ LE CHEMIN DU SEIGNEUR !"

La grande fresque du jugement dernier que nous adresse Jésus en cette fête du Christ-Roi de l'Univers (cf http://www.aelf.org/office-messe?date_my=20/11/2011 ) est incroyable : le voici, trônant au milieu des anges devant toutes les nations rassemblées, et voici qu'il leur dit : "je me suis caché dans le pauvre qui vit à côté de toi" !

Le Roi de l'Univers, pour établir son règne parmi nous, s'est fait mendiant...

Ca fait réfléchir sur la Royauté ! En tout cas, la sienne ne ressemble pas à celle de Louis XIV ! Dans le livre d'Ezechiel, Dieu affirme qu'il est pour nous comme un berger, un bon berger, qui prend soin de ses brebis, de toutes ses brebis, en particulier les plus faibles.

Jésus, le Fils de Dieu, lui, vient se cacher dans le plus faible, pour espérer que nous prenions soin de lui .... C'est LE MONDE A L'ENVERS ! Le bon berger qui se fait brebis pour que les brebis prennent soin de lui ! 

C'est l'Amour qui pour aimer se fait aimable et désire être aimé ! il nous aime en nous apprenant à l'aimer... 

Il y a une deuxième surprise dans ce grand bouleversement de nos idées reçues : le Royaume de Dieu ne peut plus être une histoire entre Dieu et moi. Non, désormais, c'est une histoire entre Dieu, moi... et TOI ! Jésus, en venant se cacher dans le pauvre réussit d'un seul coup deux paris : nous apprendre à l'aimer lui, et à aimer nos frères... Alors, oui, son Regne sera là pour tous et pour toujours !

Haut les coeurs, en avant !

Ce dimanche, les lectures de la messe ( Cf. http://www.aelf.org/lectures/index/date/1320534000 ) nous proposent la parabole des vierges sages et des vierges folles.

Toutes sont invitées aux Noces de l'époux, toutes s'endorment, toutes entendent la voix. La différence ? certaines sont "insensées", d'autres prévoyantes ; et seules les dernières ont de l'huile en réserve.

On peut comprendre de beaucoup de façons différentes cette histoire pour chacun de nous...

Il y a d'abord ce rapport au temps : sans doute qu'il ne faut pas en permanence calculer en fonction de l'avenir (personne ne asvait que l'époux arriverait si tard !), mais je comprends qu'il ne faut pas non plus SUBIR sa vie comme elle viendra ... SE TENIR PRÊT ! On pourra aussi dire que leur assoupissement correspond à notre mort, ap^rès laquelle on ne peut plus "faire de réserves" autres que ce que l'on aura fait durant sa vie. C'est MAINTENANT qu'il faut récolter de l'huile !

C'est dans cette perspective que j'aime croire que l'huile, c'est notre capacité d'aimer. on aime, et l'on est aimé, c'est un fait. il y a de l'amour dans notre vie. Mais il y a en plus en nous la possibilité de créer de l'amour, de CHOISIR d'aimer... Quand je me lève le matin, je peux me demander "qui vais-je aimer aujourd'hui ?" "Quel acte concret gratuit d'amour je vais pouvoir poser autour de moi ?" 

On n'insistera jamais assez sur ce trésor incroyable déposé en nous... Il est la source d'un bonheur beaucoup plus sûr que si nous laissons à la vie décider si aujourd'hui je vais aimer en fonction de l'amour que l'on me porte ou non ! Il est même le plus sûr antidote à toutes les épreuves de la vie : "tu m'a bléssé, aujourd'hui, eh bien moi, je vais pas me laisser emporter par ce mal : je vais AIMER !" Alors fini les rancunes, les déprimes, les ressentiments, les amertumes qui font si mal à l'âme : MOI, J'AIME, parce que J'AI DECIDE D'AIMER !!!

Alors, quand la voix de l'époux retentira, à l'heure qu'il voudra, il trouvera mon coeur plein de cette belle huile d'amour qui illumine la nuit des noces éternelles !

"Ne donnez à personne le nom de Père" dit Jésus. ( http://www.aelf.org/lectures/index/date/1319925600 ) pourquoi ?

Dans le contexte, Jésue est en train de prévenir ses disciples et les foules de faire attention à ceux qui ont la charge d'enseigner et guider les croyants. "Faites ce qu'ils disent, mais pas ce qu'ils font parce qu'ils ne font pas ce qu'ils disent !

Alors, on a envie de comprendre : Jésus ne veut pas que l'on donne à quelqu'un le nom de Père pour ne pas lui reconnaître une autorité indue, pour le remettre à sa place, en quelque sorte.

Pourtant, je ne crois pas que ce soit ce que veut vraiment dire au fond Jésus. En effet, il va lui-même mettre en place une véritable hierarchie dans ses disciples, avec Pierre en tête, et douze qui ont le pouvoir de lier et délier les âmes sur la terre et au Ciel ! 

Jésus n'est pas contre l'autorité ! Ouf : vous pouvez continuer à dire "papa" à votre père !

Ce que Jésus veut, c'est que nous n'oublions pas que toute parternité au Ciel et sur la terre vient de Dieu qui est en vérité et en plénitude Notre Père. "Vous n'avez qu'un seul Père, qui est dans les Cieux !"

Le vrai problème, finalement, ce ne sont pas ceux que l'on nommerait abusivement "pères", mais c'est Dieu, dont nous oublions trop souvent qu'il EST notre Père, et que nous devons l'honorer, l'aimer et le servir comme tel !

Vous n'avez qu'un seul Père, et c'est le seul que si souvent vous oubliez ! Alors, non, ne donnez à personne le nom de Père, tant que vous n'aurez pas vraiment reconnu qu'il est lui, le seul vraiment Père et que tous les autres reçoivent de lui cette autorité bienveillante !